Un des débouchés des nombreux métiers de la coiffure est l’ouverture de son propre salon, mais attention à bien suivre la procédure en vigueur. L’ouverture d’un salon de coiffure doit être effectuée dans le respect de la législation et s’effectuera donc en plusieurs étapes.
La qualification professionnelle
L’ouverture d’un salon de coiffure nécessite la présence permanente d’une personne titulaire au minimum du Brevet Professionnel (BP Coiffure). Ce peut être vous-même, un associé ou un salarié du salon.
Il existe une exception : l’ouverture d’un salon de coiffure pour hommes dans une commune de moins de 2000 habitants, à condition qu’il s’agisse d’une activité accessoire ou complémentaire à une autre profession.
Le stage de préparation à l’installation
Ce stage est obligatoire pour l’inscription au Répertoire des Métiers. Il a pour but d’apporter des informations sur les obligations fiscales, juridiques, administratives et sociales du chef d’entreprise.
Vous en êtes toutefois dispensée dans les cas suivants : si vous êtes titulaire du Brevet de Maîtrise, ou d’un diplôme de niveau 3 comportant un enseignement d’économie et de gestion d’entreprise, si vous avez exercé une activité professionnelle nécessitant un niveau de connaissances égal ou supérieur à celui du stage ou si vous bénéficiez du régime micro-social.
Le choix du statut
Indépendamment de la nature de l’activité, d’autres critères entrent en ligne de compte.
- La protection du patrimoine personnel passe par la création d’une société : seul le patrimoine professionnel peut être saisi par les créanciers, sauf si vous vous êtes portée caution.
- La transmission de l’entreprise : pour pouvoir transmettre l’entreprise, il est conseillé de constituer une entreprise individuelle.
- Les besoins financiers : seule une société peut faire appel à des investisseurs, avec un partage en parts du capital social.
- La prévision du montant des bénéfices : le choix est à faire entre l’impôt sur le revenu si vous envisagez la redistribution des bénéfices à l’entrepreneur (c’est-à-dire vous-même) et l’impôt sur les sociétés s’ils sont réinvestis dans l’activité de l’entreprise.
- Les règles de fonctionnement : les plus simples sont celles de l’entreprise individuelle où toutes les décisions sont prises par le dirigeant et où sa seule responsabilité est engagée. En société, le dirigeant n’en étant que le mandataire, tous les associés doivent être consultés pour les prises de décisions.
Les formalités d’immatriculation
Elles sont réduites au minimum pour l’entreprise individuelle puisqu’il n’y a ni capital social ni statuts à rédiger. La demande d’immatriculation es à effectuer au centre de formalités des entreprises ou par internet. Le CFE fera parvenir les divers documents aux organismes concernés.
Pour la création d’une société, les formalités peuvent nécessiter le concours d’un avocat : rédaction des statuts à enregistrer au centre des impôts, publication dans un journal d’annonces légales, dossier de création.
Recherche du local
Trois options s’offrent à vous :
- reprendre un salon de coiffure déjà existant ; le salon doit être évalué (chiffre d’affaires, clientèle, emplacement, enseigne…) puis la reprise sera négociée en plusieurs étapes (première discussion, lettre d’intention, protocole d’accord, acte de cession) ; vous disposerez alors d’un mois pour l’enregistrer au centre des impôts ;
- trouver un local pour lequel vous conclurez un bail commercial ; vous bénéficierez des avantages qu’il confère : possibilité de résiliation à l’expiration de chaque période triennale, renouvellement du plafonnement du loyer, charges liées à la propriété des locaux acquittées par le bailleur ;
- prendre un fonds en location-gérance ; vous serez locataire du salon en échange d’une redevance au propriétaire et vous éviterez ainsi les frais d’acquisition ; vous devez poursuivre les contrats de travail en cours des salariés et vous n’avez droit ni au renouvellement du contrat à son expiration ni à une indemnisation.
Le cas du salon à domicile
Il est également possible d’ouvrir un salon de coiffure à son propre domicile en respectant certaines obligations. Cette solution évite la recherche d’un local mais présente tout de même un inconvénient majeur.
1) Autorisation du propriétaire et du maire
Si vous êtes locataire de votre habitation, vous devez obtenir l’accord de votre propriéaire ; si vous résidez en copropriété, assurez-vous que son réglement autorise l’exercice d’une activité professionnelle.
L’autorisation de la mairie est également indispensable en raison des nuisances qui peuvent être occasionnées pour le voisinage.
2) Respect des normes ERP
Ce sont les normes régissant un Etablissement Recevant du Public. Les ERP font d’ailleurs l’objet d’une autorisation d’ouverture. Ces normes concernant la sécurité et l’accessibilité varient selon le classement du bâtiment mais sont les suivantes en ce qui concerne la lutte contre l’incendie :
- construction permettant l’évacuation rapide et sécurisée des occupants ;
- une façade minimum en bordure d’espaces permettant l’évacuation du public ainsi que l’accès et la mise en service des moyens de secours ;
- présencee d’au moins 2 sorties et éventuellement des espaces d’attente sécurisés ;
- matériaux de construction offrant une résistance au feu ;
- éclairage électrique ;
- ni stockage ni utilisation de produits toxiques ou inflammables dans les parties accessibles au public ;
- présence de dispositifs d’alarme et de surveillance.
L’accessibilité aux personnes handicapées est obligatoire depuis le 1er janvier 2015.
3) Déclaration à l’assureur
La transformation du lieu d’habitation en lieu professionnel doit être signalée à l’assureur, amenant ainsi à la souscription d’une multirisque professionnelle. Une assurance responsabilité civile professionnelle doit également couvrir la clientèle en cas de dommages.
4) Inconvénient
En tant que locataire de votre logement, vous ne pouvez pas bénéficier du bail commercial et des protections qu’il confère.