Même si la franchise est entrée dans les moeurs depuis longtemps, le débat entre coiffeur franchisé et coiffeur indépendant est toujours d’actualité. Peser le pour et le contre de la franchise par rapport à différents critères est le meilleur moyen de s’en faire une idée. Ce ne sera plus ensuite qu’une question de choix personnel si vous avez décidé de devenir coiffeuse et tenir votre salon.
Le concept
On connait le principe de la franchise d’après la définition qui en est donnée : « accord commercial et juridique par lequel une entreprise appelée « franchiseur » s’engage à fournir à une seconde entreprise, dite « franchisée », une marque, un savoir-faire et une assistance permanente en contre partie d’une rémunération ».
On considère comme pratiquement nulle la liberté du franchisé puisqu’il ne doit pas se démarquer du concept. Certes c’est une contrainte mais qui représente un avantage quand le concept est bon (ce qui est souvent le cas, les franchiseurs ne se lançant pas à la légère). Le franchisé n’a donc pas à se préoccuper de sa stratégie commerciale, la partie marketing (entre autres) étant finalisée par le franchiseur.
La zone de chalandise
Le bon fonctionnement d’une franchise nécessite une zone de chalandise étendue, l’idéal étant une zone de plus de 100 000 habitants. Une zone entre 20 000 et 50 000 habitants peut également fonctionner mais en dessous de ce nombre, la franchise rencontre des problèmes. Toutes les zones de chalandise en revanche conviennent à un indépendant.
La taille du salon
Là non plus les espaces réduits ne sont pas adaptés à la franchise alors que l’indépendant n’y rencontre aucun problème. Pourtant les indépendants ont souvent tendance à viser beaucoup trop grand : sans services particuliers ou concept innovant, un coiffeur indépendant aura du mal à exploiter un salon de 70 m2.
L’investissement
L’investisement dans un salon de coiffure franchisé est élevé. Le droit d’entrée ne représente que 10% de la somme, le reste concernant aménagement avec mise aux normes, kit d’intégration et formation. Il faut étudier de près ce que comporte le prix (sans oublier la redevance mensuelle à suivre). Il est légèrement moindre pour l’indépendant qui, à l’inverse du franchisé, peut réduire les charges s’il rencontre un problème.
Le financement
Le franchiseur aide au montage du dossier mais c’est au franchisé de faire preuve de bon sens en refusant un financement suicidaire. Le franchisé bénéficie de l’expérience et des contacts du franchiseur alors que l’indépendant ne peut compter que sur lui-même et son conseiller financier.
Le recrutement
La notoriété et l’expérience de la franchise jouent un rôle aussi important dans le recrutement que dans le financement. Cette notoriété peut d’ailleurs être mauvaise quand il s’agit de franchiseurs dont les pratiques laissent à désirer (ce qui est également valable pour les indépendants). Beaucoup d’écoles nouent des partenariats avec des franchises pour y placer leurs élèves. De gros salons indépendants peuvent également offrir des perspectives d’embauche intéressantes.
La formation
Une fois la formation initiale terminée, les indépendants ont souvent tendance à se focaliser sur des perfectionnements ciblés sur une activité occasionnelle au détriment d’un perfectionnement plus général. Les franchisés, eux, suivent davantage de formations sur l’évolution des techniques de base.
La clientèle
On ne peut cacher que l’indépendant met un certain temps à fidéliser une clientèle (sauf s’il rachète un fonds avec une clientèle déjà existante). Le coiffeur franchisé bénéficie du renom de la marque.
La revente du fonds
La franchise n’apporte rien de plus quand il s’agit de revendre le fonds, l’intérêt dans ce cas reposant essentiellement sur l’emplacement et la taille du salon.
Que peut-on donc en conclure?
D’abord que le coiffeur franchisé est considéré comme indépendant sur le plan juridique mais qu’il en va autrement dans la réalité. Certaines franchises imposent des directives particulièrement contraignantes et si le franchisé s’en éloigne un tant soit peu, il va droit dans le mur avec, en prime, le « clash » avec le franchiseur.
Concernant le choix des produits, le franchisé n’a pas obligation d’opter pour ceux choisis par l’enseigne. Mais s’il n’a pas d’accord avec les autres fournisseurs, ce choix est des plus limités, surtout en ce qui concerne la formation technique. Cependant les indépendants ne sont guère mieux lotis dans la mesure où la tradition veut généralement qu’un salon travaille en partenariat avec une marque. La notion d’indépendance est donc très relative en matière de salon de coiffure.
Quel que soit son statut, le coiffeur sera toujours responsable d’un échec commercial. Indépendant, c’est parce qu’il aura mal géré son affaire. Franchisé, c’est parce qu’il n’aura pas su saisir les occasions à sa portée : exiger toutes les informations préalables auxquelles la loi lui donne droit ; dénoncer les promesses non tenues par l’enseigne ; ne pas renouveller le contrat s’il est déçu par les agissements du franchiseur.
Une chose est sûre : la franchise ne doit pas être considérée comme la solution miracle qui résoudra tous les problèmes. Elle doit être vue comme une forme de développement économique au milieu de tant d’autres et doit donner lieu à un tri parmi tous les franchiseurs. C’est donc votre savoir-faire, votre personnalité et vos moyens financiers qui, associés à une sérieuse éude de marché, vous orienteront vers le choix de devenir coiffeur franchisé ou non et vous épanouir dans votre métier de coiffeur.