Si l’on recherche la définition du terme « coiffeuse », il est généralement indiqué qu’il s’agit d’une professionnelle procédant aux soins esthétiques et hygiéniques de la chevelure ou de la barbe. Cette définition est tout à fait exacte mais mérite que l’on s’attarde plus longuement sur les divers modes d’exercice du métier de coiffeuse.
La coiffeuse en salon
Il s’agit ici de la salariée, celle à la tête de son propre salon faisant l’objet d’une autre rubrique. Pour accéder à ce statut, elle doit être titulaire du CAP coiffure, diplôme de base de ce domaine.
La convention collective de la branche prévoit cependant un cas particulier : la coiffeuse débutante niveau 1 échelon 1. Ce statut correspond au suivi d’une formation CAP sans avoir obtenu le diplôme ou au suivi d’une formation de coiffure qualifiante de 12 mois minimum. Généralement ses principales fonctions consistent à effectuer les shampooings et à assurer l’hygiène et la propreté des lieux et des postes de travail.
Les activités d’une coiffeuse varient selon son niveau de qualification. Ainsi la titulaire du BP coiffure est-elle qualifiée pour effectuer des mises en forme permanentes alors que le CAP ne prépare pas à ce type d’intervention. Pour cette raison, beaucoup de coiffeuses s’orientent vers une Mention Complémentaire après obtention du CAP : celle de styliste-visagiste ou de coloriste-permanentiste, qui élargit leur champs de compétence.
Mais tous les niveaux de diplôme ont un point en commun : la vente des produits capillaires. C’est souvent sur cet aspect commercial que repose la possibilité d’intéressement au chiffre d’affaire du salon. Il faut donc faire valoir les bons atouts pour convaincre la clientèle d’acheter les produits nécessaires à l’entretien de sa chevelure.
La coiffeuse indépendante
Une condition est impérative pour ouvrir un salon de coiffure, que l’on soit à son compte ou franchisé : être titulaire du BP coiffure. Bien sûr, le brevet de maîtrise ou le BTS Métiers de la coiffure font également l’affaire.
En tant que directrice du salon, la coiffeuse indépendante en est la pierre angulaire, ce qui implique une totale polyvalence pour gérer tout à la fois les côtés techniques, administratifs et humains. Toutes ses qualités sont mobilisées pour créer et développer sa clientèle : la technique, le sens commercial, le conseil, la discrétion, l’écoute, l’hygiène… S’y ajoute la nécessité d’une grande résistance physique pour faire face aux longues stations debout, à l’amplitude horaire étendue et au coup de feu de certaines périodes de l’année.
La journée type d’une coiffeuse indépendante est constituée de multiples activités, outre la coiffure proprement dite :
- l’accueil et le conseil à la clientèle ;
- la préparation et la vérification des postes de travail ;
- la gestion des stocks et le contrôle des livraisons ;
- la comptabilité.
Elle doit également être capable de gérer l’imprévu, en particulier les absences.
Avant d’en arriver là, il faut que la coiffeuse ait concrétisé son projet. Pour ce faire, trois possibilités s’offrent à elles : ouvrir son propre salon, reprendre une affaire déjà existante ou devenir coiffeuse franchisée. Chaque formule comporte des étapes incontournables.
1) Ouvrir son salon de coiffure
- L’étude de marché : c’est une étape fondamentale que beaucoup ont pourtant tendance à négliger. Même si elle n’est pas un gage absolu de succès, elle permet cependant de minimiser les risques. Tout savoir de l’environnement, de la clientèle, des concurrents et des risques est indispensable avant de passer à l’étape suivante.
- Le prévisionnel financier, bien que basé sur des hypothèses, donne un aperçu de la viabilité du projet : financement iniial, seuil de rentabilité, compte de résultat prévisionnel, plan de trésorerie ; il est conseillé de maximiser les coûts et minimiser les recettes pour éviter toute mauvaise surprise et de se faire aider par un expert-comptable.
- La détermination de la stratégie commerciale qui permettra d’atteindre le chiffre d’affaire fixé.
- Les décisions de marketing : produits et services, prix, distribution, communication.
- Le financement : à l’épargne personnelle peuvent s’ajouter des aides publiques éventuelles, bien que rares, liées à la création d’entreprise, et/ou des prêts bancaires.
- Le choix du statut juridique : il s’agira soit d’une entreprise individuelle, soit d’une société ; dans le cadre de l’entreprise individuelle, vous pouvez opter pour le statut d’auto-entrepreneur, sachant que celui-ci n’est possible que jusqu’à un montant limité du chiffre d’affaire ; le régime fiscal variera selon le statut juridique.
- Les formalités administratives : la déclaration d’activité et l’immatriculation au Répertoire des Métiers s’effectuent directement par internet ou auprès du Centre de Formalités des Entreprises (CFE).
- La recherche et l’installation des locaux : l’emplacement est primordial pour le développement de l’activité ; puis vous pourrez passer au recrutement du personnel et à la mise en place de la comptabilié.
2) Reprendre une activité déjà existante
La reprise présente l’avantage incontestable d’un local déjà agencé et d’une clientèle existante. En outre les banques apportent plus facilement leur soutien à un repreneur qu’à un créateur. Mais il ne faut pas non plus oublier que la fidélité de la clientèle est beaucoup plus liée au professionnel déjà en place qu’aux locaux.
- L’évaluation : à ce stade il ne s’agit pas de fixer un prix mais d’étudier ce qui fait la valeur du salon.
- Le montage juridique et financier du salon, différents selon qu’il s’agisse à la base d’une entreprise individuelle ou d’une société.
- Le financement : on retrouve les mêmes cas de figure que précédemment.
- La négociation et la signature du protocole d’accord.
- La signature de l’acte de cession et les formalités administratives qui l’accompagnent.
3) Devenir coiffeuse franchisée
Ce peut être une bonne solution si votre manque d’expérience vous fait peur. Bénéficier des connaissances du franchiseur et de la notoriété de son nom vous permettra de faire vos premières armes plus sereinement.
Etablissez de sérieux comparatifs entre les divers franchiseurs : certains imposent des directives draconiennes qui ne vous laisseront aucune marge de manoeuvre. La zone de chalandise est un crière de choix primordial ainsi que la taille du salon. Le franchiseur vous aidera à monter le dossier de financement, mais attention à ne pas dépasser vos capacités.
Le contrat de franchise doit être le plus détaillé possible : signes distinctifs, licence de marque, droit d’entrée, royalties, redevances publicitaires, exclusivité d’approvisionnement, quotas d’achat, clause de non concurrence, renouvellement et résiliation du contrat.
La coiffeuse à domicile
Même si la coiffure à domicile représente un créneau en plein essor, le projet doit être soigneusement pensé avant d’être mis à exécution.
La loi autorise l’exercice de la coiffure dès lors que l’on est en possession du CAP coiffure. Dans la réalité, il est fortement conseillé d’être au moins titulaire du BP coiffure. D’abord parce que ce diplôme vous permet d’effectuer des prestations non réalisables avec le CAP. D’autre part, le statut d’indépendante qui est celui de la coiffeuse à domicile nécessite un minimum de connaissances en comptabilité et gestion qui appartiennent au programme du BP.
Là aussi vous aurez un choix à faire au niveau du statut fiscal, chacun avec ses avantages et ses inconvénients : micro-entreprise, réel simplifié ou auto-entrepreneur, ce dernier étant le plus intéressant. Pour être inscrite au Registre des Métiers, vous serez amenée à suivre un stage de préparation à l’installation (SPI), à moins que le diplôme dont vous êtes titulaire ne vous en dispense.
L’exercice de la coiffure à domicile ne fait pas bon ménage avec l’à-peu-près. Ciblez bien les limites de votre zone d’intervention par rapport aux frais annexes que représentent les déplacements en voiture et respectez scrupuleusement tous vos rendez-vous.